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Daniel Marciano, Traducteur
Livre d'or
William J. Zick, Webmestre
wzick@ameritech.net
« Trois Danses Nigérianes
»
(8:34)
Orchestre National Symphonique de la South African
Broadcasting Corporation
Direction : Richard Cock
Marco Polo 8.223832 (1995)
«
Nigerian Art Music »
Bode Omojola, Ph.D.
Institute of African Studies
University of Ibadan
Ibadan, Oyo State, Nigeria
|
Accueil-> Compositeurs -> Akpabot, Samuel Ekpe
English
Échantillons
audio : Marco Polo 8.223832 (1995) ; « Five
African Songs, San Gloria, Three Nigerian Dances, San Chronicle
» ; National Symphony Orchestra of the South African
Broadcasting Corporation ; Direction : Richard Cock
Trois Danses
Nigérianes
« Félicitations pour votre contribution en
vue de faire connaître ces Compositeurs Noirs. J'espère
que très bientôt, les œuvres de ces compositeurs seront mieux
mis en valeur dans les salles de concert du monde entier. »
Bode Omojola
Auteur, Nigerian Art Music
1 La Jeunesse
Samuel Ekpe Akpabot est un compositeur africain, né à Uyo le 3
octobre 1932 dans l'état de Akwa Ibom au Nigéria. L'une
des sources documentaires sur sa vie et sa carrière est
Nigerian Art Music, un livre écrit par le Docteur Bode
Omojola et publié dans 1995 par l'Institute of African Studies à
Ibadan, University au Nigeria.
A l'âge de 11 ans, Akpabot arrive à Lagos pour ses études au
King's College, une école à laquelle on se réfère souvent comme
étant le
« Eton » du Nigéria et où l'on enseigne la musique européenne.
C'ést toutefois essentiellement à l'Eglise que Samuel Akpabot
découvre la musique européenne. Il fait partie du choeur à
la Christ Cathedral Church à Lagos sous la direction de
Phillips.
2 Adolescence
Pour illustrer le rôle de l'église pour initier Samuel aux chefs
d'œuvre religieux européens, Omojola cite une conversation
personnelle qu'il a eue avec Akpabot en janvier 1985 :
« Je les ai tous chantés avant d'aller en Angleterre et cela a
représenté un avantage majeur pour
moi. »
Parmi les œuvres qu'il a chantées à la chorale, on peut citer Le
Messie de Haendel et Elijah de
Mendelssohn. L'auteur rapporte que Mendelssohn a été le
compositeur préféré d'Akpabot bien longtemps après bien que son
influence fût rarement évidente dans les compositions d'Akpabot.
Omojola ajoute :
Tout en étant choriste, il trouve aussi le temps de jouer dans
les orchestres, le plus populaire étant connu sous le nom de
« Chocolate Dandies », formé et dirigé par Soji Lijadu. En
1949, quand Akpabot renonce à chanter, sa voix s'étant cassée,
et il crée sa propre orchestree, « The Akpabot Players », appelé
communément T.A.P.
Parallèlement, tout en dirigeant un orchestre, il joue de
l'orgue à St. Saviour's Church à Lagos. Il joue durant
deux services de suite après avoir souvent passé une grande
partie de la nuit du samedi à jouer de la musique dans des
boîtes de nuit.
3 Etudes à Londres
Akpabot obtient une bourse
d'études et peut ainsi aller en Angleterre en 1954 et
s'instruire au Royal College of Music de Londres. Il y
étudie l'orgue et la trompette. Parmi ses professeurs, on peut
citer John Addison, Osborn Pisgow et Herbert Howells.
4 Premières compositions
En 1959, Akpabot retourne
au Nigéria et devient journaliste de radio à la Nigerian
Broadcasting Corporation. Parallèlement, il écrit ses
premières œuvres, influencées par la style « Highllife » de son
pays, musique de danse mêlant des rythmes africains à des
mélodies occidentales. Omojola ajoute :
Sa première composition, Nigeriana, pour orchestre (1959)
est écrite à l'origine comme un exercice de composition pour
John Addison, son professeur.
Après des modifications mineures, elle sera renommée Overture
for a Nigerian Ballet. Conçu selon la tradition de
l'ouverture d'un concert européen au XIXe siècle, cette pièce se
caractérise par des citations littérales et allusives de
mélodies « Highlife » réunies d'une manière rhapsodique.
5 Nsukka
Akpabot cesse de travailler pour la radio en 1962 afin de
prendre un poste à Nsukka, la nouvelle faculté de musique de
l'Université du Nigeria. Omojola souligne que l'ambiance y
est favorable à la composition :
L'Université, fondée la même année que celle de l'accession du
pays à l'indépendance, est généralement considérée comme un
symbole du Nigéria moderne indépendant.
On considère que c'est l'une des fondations les plus importantes
pour affirmer une tradition artistique susceptible de refléter
les aspirations du pays. Entre 1962 et 1967, Akpabot
compose quatre œuvres qui reflètent pleinement le climat
euphorique nationaliste de l'époque. Ces œuvres sont les
suivantes : Scènes du Nigéria pour orchestre (1962)
; Trois Danses Nigérianes pour orchestre à cordes et
percussions (1962) ; Ofala, un poème symphonique pour
instruments à vents et cinq instruments africains (1963) ; et
Le Lamentations de Cynthia, poème symphonique pour soliste,
instruments à vents et six instruments africains (1965).
6 Influences africaines
Omojola explique que
Ofala et Les Lamentations de Cynthia sont
deux pièces, commandées par Robert Austin Boudreau, directeur de
l'American Wind Symphony Orchestra, qui a visité le Nigeria en
1962 à l'invitation du Nigerian Arts Council. Ces deux
œuvres sont jouées à Pittsburgh ; Ofala en 1963 et
Les Lamentations de Cynthia en 1965. L'auteur
analyse l'influence africaine des quatre compositions citées
plus haut :
Alors que Les Scenes du Nigeria et Trois Danses
Nigérianes appartiennent à la même catégorie qu'Ouverture
pour un Ballet Nigérian ; Ofala et Les
Lamentations de Cynthia mettent plus nettement
l'accent sur des éléments africains (Ibibio) non seulement dans
l'utilisation des instruments mais aussi dans l'utilisation de
procédés mélodiques formels.
En 1972, Ofala remporte le premier prix lors d'un concours pour
compositeurs africains organisé par Le Centre Africain de
l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ; quarante et un
pays africains sont représentés. L'œuvre classée en
première position est un poème symphonique ayant pour thème le
festival de la culture de I'igname dans l'état de l'Anambra.
7 Les Lamentations de Cynthia
Les Lamentations de Cynthia est, selon Omojola, un poème
symphonique dont il a révélé les sources d'une interview en
janvier 1985 :
'Cynthia Avery a seize ans et c'est la fille du Vice-Président
américain Blanc de l'American Symphony Orchestra d'instruments à
vent de Pittsburgh chez qui j'ai vécu lors d'une visite en 1963
pour la première d'Ofala. Après la représentation, nous
sommes allés au Conrad Hilton pour prendre une tasse de café
avec M. Boudreau. Des serveurs particulièrement bornés évitèrent
délibérément de nous servir. Mlle Avery et moi-même étions
assis ensemble non loin des parents de la fille et de M.
Boudreau, qui eux avaient été servis.
Cette attitude déprima tant Mlle Avery qu'elle s'emporta en se
rendant au vestibule en sanglotant avant de dire : "Je ne sais
pas ce qui arrive à mes compatriotes !"
Je décidais alors d'écrire un œuvre courte pour elle et lors ma
commande suivante deux années plus tard, je composais Les
Lamentations de Cynthia.'
8 Compositeur d'orchestre
Un poème symphonique ultérieur a pour titre Nigeria in
Conflict, une composition de 1973 qui se rapporte à
l'horrible guerre civile du pays. Omojola fait les
remarques suivantes :
Akpabot est un compositeur nigérian qui a écrit presque
entièrement pour l'orchestre. Son choix d'instruments est
toutefois conditionné par son besoin d'inclure des instruments
africains traditionnels, tel que cela apparaît dans Nigeria
in Conflict et qui sont typiques de la musique Ibibio.
Ce sont le gong, les crécelles, le tambour et le xylophone.
A la fin de la guerre civile en 1970, Akpabot obtient un poste
de professeur-chercheur à l'Institut d'Etudes Africaines de
l'Université d'Ife, appelé maintenant Obafemi Awolowo
University, et les deux
œuvres qu'il a écrites là reflètent toujours cette touche
nationaliste des œuvres d'avant-guerre. Ce sont Two
Nigerian Folk Tunes pour choeur et piano, (1974) et
Jaja of Opobo, un opéra folklorique, chanté et parlé en
efik, en anglais et en Ibo (1972).
9 Trois Danses Nigérianes
Cette pièce Trois
Danses Nigérianes (8:34) a été enregistrée par le
National Symphony Orchestra of the South African Broadcasting
Corporation sous la direction de Richard Cock, chef d'orchestre.
Brett Pyper écrit dans ses notes de fin de page :
Plusieurs des compositions d'Akpabot mêlent des instruments
africains et européens, tandi que d'autres comme, Trois
Danses Nigerianes, n'utilisent que des instruments africains
(des cordes et des timbales dans ce cas). Toutefois, les
danses expriment un sens authentique de la musique de l'Afrique
Occidentale en ayant recours au processus des 'questions et
réponses' ainsi qu'à des motifs idiomatique rythmiques.
La formation qu’a reçu Akpabot
l’a aidé à transcrire des thèmes nigérians traditionnels de
façon à les rendre accessibles à des auditeurs occidentaux. En
ce qui concerne les
« Trois Danses Nigérianes »,
le compositeur a déclaré :
« En écrivant cette oeuvre, j’ai été inspiré par Les
Danses Slaves de Dvorak que j’apprécie tout
particulièrement.
"Drôlement agréable" a été ma phrase clé en cette
occasion et je crois que mes orchestres à cordes apprécieraient
de découvrir ces danses que nous en Afrique avons apprécié à
travers le temps. Toutes comprennent une séquence d’ouverture,
une séquence centrale sans modulations et une séquence de fin.
Les modulations sont tout à fait étrangères à la musique
instrumentale africaine et je tenais beaucoup à m’éloigner du
module ABA qui est tellement commun dès les premières
compositions de musique instrumentale européenne. »
10 Etudes aux Etats-Unis
Brett Pyper explique
qu'Akpabot interrompt sa carrière académique au Nigeria pour
entreprendre des études ethno-musicologiques aux Etats-Unis :
Il poursuit ses études à l'Université de Chicago et à Michigan
State University où il obtient un doctorat. Ses
publications dans ce domaine lui valent une réputation d'érudit
dans le domaine de la musique indigène d'Afrique de l'Ouest.
A l'Universite de Chicago, il obtient un diplôme de maîtrise de
musicologie. Sa thèse de doctorat à Michigan State
University a pour titre Musique Fonctionnelle du Peuple
Ibibio du Nigéria.
11 Pastorale
Le clarinettiste afro-américain
Marcus Eley et la pianiste Lucerne DeSa, sa partenaire en duo,
ont été invités pour interpréter des œuvres pour clarinette et
piano en Afrique du Sud lors du Premier Festival des Arts
Nationaux de Grahamstown. Parmi des œuvres de compositeurs afro-américains
notons que La Pastorale de Samuel Akpabot, extraite de Scenes
for Nigeria (3:32) était inclus au programme. Après s’être
produits au Festival, et avant de quitter l’Afrique du Sud, Eley
and DeSa ont enregistré ce programme à l’Université de
Stellenbosch le 13 juillet 2009. L’enregistrement est intitulé
But Not Forgotten; Sono Luminus DSL-92156 (2012). Marcus Eley
écrit notamment dans le livret :
"Le compositeur a adapté cette section de la Pastorale à partir
de Scenes for Nigeria pour clarinette et piano. Cette pastorale
est essentiellement une berceuse pour répondre au goût de
l’époque. La trame est quelque peu inégale mais sied bien à ce
genre. Avec ses rythmes ondoyants et ses harmonies singulières,
cette composition nous rappelle le paysage de l’une des ces
pastorales africaines.
12 Musique sacrée
Omojola écrit qu'Akpabot oublie un instant ses tendances
nationalistes pour composer deux pièces de musique sacrée dans
les années 1970 :
« Le zèle nationaliste d'Akpabot est occulté dans ses deux plus
récentes compositions : Te Deum Laudamus, (Hymne d'eglise
pour choeur et orgue, 1975) et Verba Christi, (une
cantate pour trois
soloistes, choeur et l'orgue, 1975) pièces commandées par la
Nigerian Broadcasting Corporation pour le "World Black Festival
of Arts and Culture (FESTAC)" qui a lieu à Lagos en 1977.
Ces deux pièces lui remis en mémoire des échos de l'église,
fondation de sa formation musicale. Le Verba Christi
est son œuvre maîtresse à ce jour et elle est caractéristique de
l'usage d'élements musicaux de divers styles européens depuis la
tradition des chorales victoriennes à l'atonalité du 20e siècle.
»
13 Professeur et auteur
Akpabot a aussi obtenu un poste de professeur associé de musique
africaine à Michigan State University. Il continue
d'écrire sur la musique nigériane et africaine en général.
Il est retourné à l'Université d'Uyo dans les années 90 pour y
enseigner la musique. Son livre Foundation of Nigerian
Traditional Music a été publié en 1986 par Spectrum
Ibadan. Il a également écrit un livre intitulé Form,
Function and Style in African Music, publié en 1998
par MacMillan Nigeria Ibadan. On peut se procurer ces
trois livres chez des bouquinistes tels que
www.abebooks.com
14 Conclusion
En évaluant le style qui caractérise les compositions d'Akpabot,
Omojola établit des comparaisons avec les œuvres de deux autres
compositeurs nigérians, Fela Sowande (1905-1987) et Akin Euba
(né en 1935). Suivez le lien en haut de la page pour lire
un essai biographique sur Sowande.
Omojola conclut en ces termes :
Si on le compare au style de Sowande, celui de Samuel Akpabot
est relativement homogène. Toutes ces œuvres sont typiques
avec une approche récurrente de musique à laquelle des éléments
de « Highlife Music » s'intègrent à des éléments de culture
traditionnelle Ibibio et de tradition européenne. Rejetant
souvent l'expressionnisme, même le style avant-gardiste de Euba
et l'héritage européen du XIXe siècle de Sowande, la forte
dépendance d'Akpabot à la traditions Highlife et Ibibio est
symptomatique d'une vision personnelle du rôle que les
compositeurs nigérians et africains modernes devraient jouer
dans la société.
15 Mort
Samuel Ekpe Akpabot est mort le 7 août
2000 à Uyo, Nigéria. Il était un conférencier à l'institut
des études culturelles à l'Université d'Uyo quand il est mort. Tout comme son compatriote nigérian Fela Sowande, ce fut
un compositeur accompli qui, de son vivant, n'a pu faire
enregistrer que quelques unes de ses œuvres
Droit d'auteur
Cette page a été mise à jour le
01/01/16
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