Accueil
Compositeurs
Musiciens
Histoire des Noirs
Audio
À propos du site Web
Liens

 

Compositeurs:
Adams, H. Leslie
Akpabot, Samuel Ekpe
Alberga, Eleanor
Bonds, Margaret Allison
Brouwer, Leo
Burleigh, Henry Thacker
Coleridge-Taylor, Samuel
Cunningham, Arthur
Dawson, William Levi
Dédé, Edmund
Dett, R. Nathaniel
Elie, Justin
Ellington, Edward K. "Duke"
Euba, Akin
Garcia, José Mauricio Nunes
Hailstork, Adolphus C.
Holland, Justin
Jeanty, Occide
Johnson, James P
Joplin, Scott
Kay, Ulysses Simpson
Khumalo, J.S. Mzilikazi
Lambert, Sr., Charles Lucièn
Lambert, Jr. Lucièn-Léon G.
Lamothe, Ludovic
Leon, Tania
Moerane, Michael Mosoeu
Perkinson, Coleridge-Taylor
Pradel, Alain Pierre
Price, Florence Beatrice
Racine, Julio
Roldan, Amadeo
Saint-Georges, Le Chevalier de
Sancho, Ignatius
Smith, Hale
Smith, Irene Britton
Sowande, Fela
Still, William Grant
Walker, George Theophilus
White, José Silvestre
Williams, Julius P.

 

 

Daniel Marciano, Traducteur
 

Livre d'or

William J. Zick, Webmestre
wzick@ameritech.net

 

 

 

 

 

 

 

 

« Trois Danses Nigérianes » (8:34)
Orchestre National Symphonique de la South African Broadcasting Corporation
Direction : Richard Cock
Marco Polo 8.223832 (1995)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Nigerian Art Music »
Bode Omojola, Ph.D.
Institute of African Studies
University of Ibadan
Ibadan, Oyo State, Nigeria

Accueil-> Compositeurs -> Akpabot, Samuel Ekpe

English

 
Samuel Ekpe Akpabot  (1932-2000)

Compositeur nigérian, professeur et auteur
 

 


Table des Matières

  1 La Jeunesse
  2 Adolescence
  3 Etudes à Londres
  4 Premières Compositions
  5 Nsukka
  6 Influences africaines

  7 Les Lamentions
  8 Compositeur d'orchestre
  9 Trois Danses Nigérianes
  10 Etudes aux Etats-Unis 

  11 Pastorale
  12 Musique sacrée
  13 Professeur et auteur
  14 Conclusion
  15 Mort
 


 « Samuel Akpabot : The Odyssey of a Nigerian Composer-Ethnomusicologist »  par Godwin Sadoh
 



Échantillons audio : Marco Polo 8.223832 (1995) ; « Five African Songs, San Gloria, Three Nigerian Dances, San Chronicle » ; National Symphony Orchestra of the South African Broadcasting Corporation ; Direction : Richard Cock  Trois Danses Nigérianes  

« Félicitations pour votre contribution en vue de faire connaître ces Compositeurs Noirs.  J'espère que très bientôt, les œuvres de ces compositeurs seront mieux mis en valeur dans les salles de concert du monde entier. »
Bode Omojola
Auteur, Nigerian Art Music

1 La Jeunesse
Samuel Ekpe Akpabot est un compositeur africain, né à Uyo le 3 octobre 1932 dans l'état de Akwa Ibom au Nigéria.  L'une des sources documentaires sur sa vie et sa carrière est Nigerian Art Music, un livre écrit par le Docteur Bode Omojola et publié dans 1995 par l'Institute of African Studies à Ibadan, University au Nigeria.
A l'âge de 11 ans, Akpabot arrive à Lagos pour ses études au King's College, une école à laquelle on se réfère souvent comme étant le « Eton » du Nigéria et où l'on enseigne la musique européenne. C'ést toutefois essentiellement à l'Eglise que Samuel Akpabot découvre la musique européenne.  Il fait partie du choeur à la Christ Cathedral Church à Lagos sous la direction de Phillips.

2 Adolescence
Pour illustrer le rôle de l'église pour initier Samuel aux chefs d'œuvre religieux européens, Omojola cite une conversation personnelle qu'il a eue avec Akpabot en janvier 1985 :
« Je les ai tous chantés avant d'aller en Angleterre et cela a représenté un avantage majeur pour
moi. »

Parmi les œuvres qu'il a chantées à la chorale, on peut citer Le Messie  de Haendel et Elijah  de Mendelssohn.  L'auteur rapporte que Mendelssohn a été le compositeur préféré d'Akpabot bien longtemps après bien que son influence fût rarement évidente dans les compositions d'Akpabot.
Omojola ajoute :
Tout en étant choriste, il trouve aussi le temps de jouer dans les orchestres, le plus populaire étant connu sous le nom de « Chocolate Dandies », formé et dirigé par Soji Lijadu.  En 1949, quand Akpabot renonce à chanter, sa voix s'étant cassée, et il crée sa propre orchestree, « The Akpabot Players », appelé communément T.A.P.

Parallèlement, tout en dirigeant un orchestre, il joue de l'orgue à St. Saviour's Church à Lagos.  Il joue durant deux services de suite après avoir souvent passé une grande partie de la nuit du samedi à jouer de la musique dans des boîtes de nuit.

3 Etudes à Londres
Akpabot obtient une bourse d'études et peut ainsi aller en Angleterre en 1954 et s'instruire au Royal College of Music de Londres.  Il y étudie l'orgue et la trompette. Parmi ses professeurs, on peut citer John Addison, Osborn Pisgow et Herbert Howells.

4 Premières compositions
En 1959, Akpabot retourne au Nigéria et devient journaliste de radio à la Nigerian Broadcasting Corporation.  Parallèlement, il écrit ses premières œuvres, influencées par la style « Highllife » de son pays, musique de danse mêlant des rythmes africains à des mélodies occidentales. Omojola ajoute :
Sa première composition, Nigeriana, pour orchestre (1959) est écrite à l'origine comme un exercice de composition pour John Addison, son professeur.
Après des modifications mineures, elle sera renommée Overture for a Nigerian Ballet. Conçu selon la tradition de l'ouverture d'un concert européen au XIXe siècle, cette pièce se caractérise par des citations littérales et allusives de mélodies « Highlife » réunies d'une manière rhapsodique.

5 Nsukka
Akpabot cesse de travailler pour la radio en 1962 afin de prendre un poste à Nsukka, la nouvelle faculté de musique de l'Université du Nigeria.  Omojola souligne que l'ambiance y est favorable à la composition :
L'Université, fondée la même année que celle de l'accession du pays à l'indépendance, est généralement considérée comme un symbole du Nigéria moderne indépendant.

On considère que c'est l'une des fondations les plus importantes pour affirmer une tradition artistique susceptible de refléter les aspirations du pays.  Entre 1962 et 1967, Akpabot compose quatre œuvres qui reflètent pleinement le climat euphorique nationaliste de l'époque.  Ces œuvres sont les suivantes : Scènes du Nigéria pour orchestre  (1962) ; Trois Danses Nigérianes pour orchestre à cordes et percussions (1962) ; Ofala, un poème symphonique pour instruments à vents et cinq instruments africains (1963) ; et Le Lamentations de Cynthia, poème symphonique pour soliste, instruments à vents et six instruments africains (1965).

6 Influences africaines
Omojola explique que Ofala  et Les Lamentations de Cynthia  sont deux pièces, commandées par Robert Austin Boudreau, directeur de l'American Wind Symphony Orchestra, qui a visité le Nigeria en 1962 à l'invitation du Nigerian Arts Council.  Ces deux œuvres sont jouées à Pittsburgh ; Ofala  en 1963 et Les Lamentations de Cynthia  en 1965.  L'auteur analyse l'influence africaine des quatre compositions citées plus haut :
Alors que Les Scenes du Nigeria  et Trois Danses Nigérianes appartiennent à la même catégorie qu'Ouverture pour un Ballet Nigérian ; Ofala  et Les Lamentations de Cynthia  mettent plus nettement l'accent sur des éléments africains (Ibibio) non seulement dans l'utilisation des instruments mais aussi dans l'utilisation de procédés mélodiques formels.

En 1972, Ofala remporte le premier prix lors d'un concours pour compositeurs africains organisé par Le Centre Africain de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ; quarante et un pays africains sont représentés.  L'œuvre classée en première position est un poème symphonique ayant pour thème le festival de la culture de I'igname dans l'état de l'Anambra.

7 Les Lamentations de Cynthia
Les Lamentations de Cynthia est, selon Omojola, un poème symphonique dont il a révélé les sources d'une interview en janvier 1985 :

'Cynthia Avery a seize ans et c'est la fille du Vice-Président américain Blanc de l'American Symphony Orchestra d'instruments à vent de Pittsburgh chez qui j'ai vécu lors d'une visite en 1963 pour la première d'Ofala.  Après la représentation, nous sommes allés au Conrad Hilton pour prendre une tasse de café avec M. Boudreau. Des serveurs particulièrement bornés évitèrent délibérément de nous servir.  Mlle Avery et moi-même étions assis ensemble non loin des parents de la fille et de M. Boudreau, qui eux avaient été servis.
Cette attitude déprima tant Mlle Avery qu'elle s'emporta en se rendant au vestibule en sanglotant avant de dire : "Je ne sais pas ce qui arrive à mes compatriotes !"
Je décidais alors d'écrire un œuvre courte pour elle et lors ma commande suivante deux années plus tard, je composais Les Lamentations de Cynthia.'

8 Compositeur d'orchestre
Un poème symphonique ultérieur a pour titre Nigeria in Conflict, une composition de 1973 qui se rapporte à l'horrible guerre civile du pays.  Omojola fait les remarques suivantes :
Akpabot est un compositeur nigérian qui a écrit presque entièrement pour l'orchestre.  Son choix d'instruments est toutefois conditionné par son besoin d'inclure des instruments africains traditionnels, tel que cela apparaît dans Nigeria in Conflict  et qui sont typiques de la musique Ibibio.  Ce sont le gong, les crécelles, le tambour et le xylophone.
A la fin de la guerre civile en 1970, Akpabot obtient un poste de professeur-chercheur à l'Institut d'Etudes Africaines de l'Université d'Ife, appelé maintenant Obafemi Awolowo University, et les deux œuvres qu'il a écrites là reflètent toujours cette touche nationaliste des œuvres d'avant-guerre.  Ce sont Two Nigerian Folk Tunes  pour choeur et piano, (1974) et Jaja of Opobo, un opéra folklorique, chanté et parlé en efik, en anglais et en Ibo (1972).

9 Trois Danses Nigérianes
Cette pièce Trois Danses Nigérianes  (8:34) a été enregistrée par le National Symphony Orchestra of the South African Broadcasting Corporation sous la direction de Richard Cock, chef d'orchestre. Brett Pyper écrit dans ses notes de fin de page :
Plusieurs des compositions d'Akpabot mêlent des instruments africains et européens, tandi que d'autres comme, Trois Danses Nigerianes, n'utilisent que des instruments africains (des cordes et des timbales dans ce cas).  Toutefois, les danses expriment un sens authentique de la musique de l'Afrique Occidentale en ayant recours au processus des 'questions et réponses' ainsi qu'à des motifs idiomatique rythmiques.
La formation qu’a reçu Akpabot l’a aidé à transcrire des thèmes nigérians traditionnels de façon à les rendre accessibles à des auditeurs occidentaux. En ce qui concerne les « Trois Danses Nigérianes », le compositeur a déclaré :          « En écrivant cette oeuvre, j’ai été inspiré par Les Danses Slaves de Dvorak que j’apprécie tout particulièrement.
"Drôlement agréable" a été ma phrase clé en cette occasion et je crois que mes orchestres à cordes apprécieraient de découvrir ces danses que nous en Afrique avons apprécié à travers le temps. Toutes comprennent une séquence d’ouverture, une séquence centrale sans modulations et une séquence de fin. Les modulations sont tout à fait étrangères à la musique instrumentale africaine et je tenais beaucoup à m’éloigner du module ABA qui est tellement commun dès les premières compositions de musique instrumentale européenne. »

10 Etudes aux Etats-Unis
Brett Pyper explique qu'Akpabot interrompt sa carrière académique au Nigeria pour entreprendre des études ethno-musicologiques aux Etats-Unis :
Il poursuit ses études à l'Université de Chicago et à Michigan State University où il obtient un doctorat.  Ses publications dans ce domaine lui valent une réputation d'érudit dans le domaine de la musique indigène d'Afrique de l'Ouest.
A l'Universite de Chicago, il obtient un diplôme de maîtrise de musicologie.  Sa thèse de doctorat à Michigan State University a pour titre Musique Fonctionnelle du Peuple Ibibio du Nigéria.

11 Pastorale
Le clarinettiste afro-américain Marcus Eley et la pianiste Lucerne DeSa, sa partenaire en duo, ont été invités pour interpréter des œuvres pour clarinette et piano en Afrique du Sud lors du Premier Festival des Arts Nationaux de Grahamstown. Parmi des œuvres de compositeurs afro-américains notons que La Pastorale de Samuel Akpabot, extraite de Scenes for Nigeria (3:32) était inclus au programme. Après s’être produits au Festival, et avant de quitter l’Afrique du Sud, Eley and DeSa ont enregistré ce programme à l’Université de Stellenbosch le 13 juillet 2009. L’enregistrement est intitulé But Not Forgotten; Sono Luminus DSL-92156 (2012). Marcus Eley écrit notamment dans le livret :

"Le compositeur a adapté cette section de la Pastorale à partir de Scenes for Nigeria pour clarinette et piano. Cette pastorale est essentiellement une berceuse pour répondre au goût de l’époque. La trame est quelque peu inégale mais sied bien à ce genre. Avec ses rythmes ondoyants et ses harmonies singulières, cette composition nous rappelle le paysage de l’une des ces pastorales africaines.

12 Musique sacrée
Omojola écrit qu'Akpabot oublie un instant ses tendances nationalistes pour composer deux pièces de musique sacrée dans les années 1970 :
« Le zèle nationaliste d'Akpabot est occulté dans ses deux plus récentes compositions : Te Deum Laudamus, (Hymne d'eglise pour choeur et orgue, 1975) et Verba Christi, (une cantate pour trois
soloistes, choeur et l'orgue, 1975) pièces commandées par la Nigerian Broadcasting Corporation pour le "World Black Festival of Arts and Culture (FESTAC)" qui a lieu à Lagos en 1977.
Ces deux pièces lui remis en mémoire des échos de l'église, fondation de sa formation musicale.  Le Verba Christi  est son œuvre maîtresse à ce jour et elle est caractéristique de l'usage d'élements musicaux de divers styles européens depuis la tradition des chorales victoriennes à l'atonalité du 20e siècle. »

13 Professeur et auteur
Akpabot a aussi obtenu un poste de professeur associé de musique africaine à Michigan State University.  Il continue d'écrire sur la musique nigériane et africaine en général.  Il est retourné à l'Université d'Uyo dans les années 90 pour y enseigner la musique. Son livre Foundation of Nigerian Traditional Music  a été publié en 1986 par Spectrum Ibadan.  Il a également écrit un livre intitulé Form, Function and Style in African Music,  publié en 1998 par MacMillan Nigeria Ibadan.  On peut se procurer ces trois livres chez des bouquinistes tels que www.abebooks.com
 

14 Conclusion
En évaluant le style qui caractérise les compositions d'Akpabot, Omojola établit des comparaisons avec les œuvres de deux autres compositeurs nigérians, Fela Sowande (1905-1987) et Akin Euba (né en 1935).  Suivez le lien en haut de la page pour lire un essai biographique sur Sowande.
Omojola conclut en ces termes :

Si on le compare au style de Sowande, celui de Samuel Akpabot est relativement homogène.  Toutes ces œuvres sont typiques avec une approche récurrente de musique à laquelle des éléments de « Highlife Music » s'intègrent à des éléments de culture traditionnelle Ibibio et de tradition européenne.  Rejetant souvent l'expressionnisme, même le style avant-gardiste de Euba et l'héritage européen du XIXe siècle de Sowande, la forte dépendance d'Akpabot à la traditions Highlife et Ibibio est symptomatique d'une vision personnelle du rôle que les compositeurs nigérians et africains modernes devraient jouer dans la société. 

15 Mort
Samuel Ekpe Akpabot est mort le 7 août 2000 à Uyo, Nigéria.  Il était un conférencier à l'institut des études culturelles à l'Université d'Uyo quand il est mort.  Tout comme son compatriote nigérian Fela Sowande, ce fut un compositeur accompli qui, de son vivant, n'a pu faire enregistrer que quelques unes de ses œuvres


Droit d'auteur

Cette page a été mise à jour le 01/01/16